Bientôt il sera là, bientôt il sera inauguré, bientôt ils pourront l’emprunter. Alors que certains l’attendent impatiemment, d’autres parlent de lui comme d’un monstre. Le pont. Le pont va faciliter les liaisons mais il va bouleverser la vie si singulière des insulaires. Ils y sont tant attachés à leur île, à leurs habitudes, à leur chantier, à leur café, à leurs amitiés, à tout ce que cette vie a de difficile et d’exceptionnel. Ce pont va faciliter le quotidien de certains et enlever la poésie de l’insularité aux autres. Il va changer des vies, malmener les amitiés les plus solides, susciter la profonde révolte des uns ou conforter l’indifférence des autres.

Au milieu de ces bouleversements et de ces piliers qui s’élèvent, il y a Léni. Il voudrait résister aux côtés de ses camarades mais il a aussi sa fille qui l’attend sur le continent. Il aimerait tourner des pages, décider, avancer mais Léni est un sensible, un indécis, et puis il y a Marcel, et cette journaliste aussi…

Tant qu’il y aura des îles est un très bon roman qui sent les embruns et vous emmène au large d’une île et de ses enjeux, une île et ses hommes, leurs colères, leurs fragilités, leurs attachements.

• Tant qu’il reste des îles, Martin Dumont, Éditions Les Avrils, Parution : Janvier 2021, 18.00€