C’est dans l’Argentine des années 90 que se déroule l’histoire de Que ma mort soit une fête, petite pépite dénichée par les éditions Marchialy spécialisées dans la non-fiction. Récit de vie, histoire vraie, roman, enquête journalistique, difficile de réduire ce livre surprenant…
Février 1999. Alors qu’il zone dans son quartier de la villa à Buenos Aires, Victor Avital aussi connu sous le nom d’El Frente est repéré par des policiers qui le prennent en chasse. Acculé dans une bâtisse, lui et ses comparses lèvent les bras au ciel et se rendent. Malgré tout, la Police tire et Victor Avital meurt sur le coup. Au moment où Victor meurt, la légende El Frente prend vie : le dernier Robin des Bois des temps modernes, le dernier voleur ayant eu un code d’honneur. Un gamin de 17 ans meurt et tout un quartier s’embrase…
C’est sur ses traces que part le journaliste chilien Cristian Alarcón au début des années 2000. Il rend visite à la famille, aux amis, aux membres de gangs, à tous ceux qui ont connu Victor afin de dresser le portrait de ce gamin devenu martyr. On y découvre un adolescent qui distribuait une bonne partie de ses larcins aux gens de son quartier mais aussi un jeune vivant dans un des quartiers les plus pauvres d’Argentine. Au final, le portrait vire à la fresque sociale. L’auteur nous transporte dans une époque, un quartier, un milieu étonnant parfois violent mais bien plus humain qu’il n’y parait aux premiers abords. Un témoignage important, passionnant qui se lit comme un roman et garde toute la force du réel.
- Que ma mort soit une fête, Cristian Alarcón, éditions Marchialy, Parution : 24/02/2021, 20€