En 2014, la société d’échange de monnaie virtuelle « Mt. Gox » perd la trace de 850 000 bitcoins (environ un demi milliard d’euros) dans la nature. Derrière cette entreprise, il y a Mark Karpelès, geek français expatrié au Japon. Immédiatement, il est soupçonné d’avoir détourné les fonds. Et quand la police japonaise a décidé que vous étiez coupable, peu importe la vérité, vous êtes foutu. Jake et sa collègue Nathalie Stucky œuvrent alors ensemble pour démêler le vrai du faux et tenter (ou pas) d’innocenter Mark Karpelès.
Après Tokyo Vice et Le Dernier des Yakuzas, Jake Adelstein nous fait découvrir un tout autre univers. Quel plaisir de voir qu’il n’a rien perdu de ses talents de conteur malgré un sujet très différent ! Le journaliste nous emmène dans un monde presque aussi mafieux que celui des Yakuzas. On y croise le créateur des bitcoins dont l’identité réelle reste inconnue aujourd’hui, le cerveau derrière Silk Road le « amazon » de la drogue et des armes, le roi des Bitcoins surnommé « Bitcoin Jesus », un agent double du FBI à l’allégeance plutôt floue… Et bien entendu Mark Karpelès, geek passionné mais inapte à gérer une telle situation.
J’ai vendu mon âme en bitcoins est un livre passionnant qui se lit d’une traite. Il plaira tout aussi bien aux aficionados du web qu’aux amateurs de polars ou d’enquêtes journalistiques. L’auteur a l’art et la manière d’installer un suspens et de nous initier à ces univers méconnus. Il dépeint des personnages sans concession et nous montre tous leurs aspects même les moins reluisants. Une honnêteté et une simplicité dans l’écriture qui font du bien à lire.
- J’ai vendu mon âme en bitcoins, Jake Adelstein, Éditions Marchialy, 20€