Fin de l’année 78, Candice est une jeune actrice londonienne s’apprêtant à monter sur scène pour interpréter Richard III dans la pièce éponyme de Shakespeare. Au même moment, le pays s’embrase. Le chômage n’a jamais été aussi haut, le gouvernement travailliste aussi peu attentif à son peuple. Le mouvement Punk vit ses dernières heures.
Thomas B. Reverdy nous avait déjà conquis avec Les évaporés et Il était une ville. Il ne déroge pas à la règle avec ce nouveau roman L’Hiver du mécontentement. Un personnage principal attachant : une jeune femme forte, engagée et à la fois désabusée par le monde dans lequel elle vit. L’époque dépeinte en vient à devenir un personnage à part entière. Nous visitons Londres, le froid, les grèves, la crasse qui s’en empare. Le tout est rythmé par les chapitres dont les titres sont tirés de musiques rock de cette époque parmi lesquelles : Pink Floyd, Sex Pistols, les Siouxies ou The Clash.
Un roman richement documenté entre théâtre, culture populaire anglaise et politique. Un petit bijou qui laisse à réfléchir et fait écho à notre époque.
- L’Hiver du mécontentement, Thomas B. Reverdy, Éditions Flammarion, 18€
Un petit bijou, c’est exactement ça. Un roman géant qui mêle théâtre, notes d’une jeune comédienne sur un personnage de Shakespeare, comptes rendus, sortes de reportages. Le parallèle entre ascension yorkiste et ascension thatchériste est juste parfait pour prendre la mesure de l’avidité des hommes quand il s’agit de pouvoir. Richard III et ses méfaits, porté par Candice dans le Londres dévasté de 1979, donne de la profondeur aux événements de ce fameux hiver, et permet de mieux comprendre. Et puis, encore une fois, la poésie de Reverdy emporte tout (pour en savoir plus sur mon avis : https://pamolico.wordpress.com/2018/09/12/futur-goncourt-lhiver-du-mecontentement-thomas-b-reverdy/)