« Quand la journée des autres se termine, la mienne commence. »
On l’appelle la Cantine de Minuit. Ce petit izakaya (bar-restaurant) ouvre de minuit à 7h du matin et voit défiler en son cœur une population nocturne des plus diversifiées : ouvriers, stars du cinéma, hôtesses, yakuzas, insomniaques, salary men… Sur la carte de cette cantine : rien. Le Chef prépare selon les saisons, les envies et les demandes des clients.
Un peu à la manière du Gourmet Solitaire de Taniguchi (mais de manière un peu moins lisse peut-être), Yarô Abe nous dépeint un Japon des plus hétéroclites, le tout sans jugement. Avec un amour pour ce moment partagé autour du repas (et d’une boisson ou deux), l’auteur nous fait à la fois saliver et découvrir la culture japonaise dans ce qu’elle a de plus conviviale. Chaque chapitre de ce manga est l’occasion de découvrir un plat et une histoire individuelle. Le temps d’un plat, les tranches de vie se déroulent et les différences sociales s’aplanissent.
Le dessin de Yarô Abe est assez original, moins lisse et plus marqué qu’un manga « classique ». La Cantine a réuni plus 7 millions de lecteurs au Japon, a été adaptée de nombreuses fois et récemment par Netflix. L’auteur sait être drôle, émouvant et touchant à la fois. C’est pourquoi on demande du rab !
- La Cantine de Minuit, Yarô Abe, Éditions Le Lézard Noir, 18€