Attention, en lisant ces quelques lignes vous entrez dans l’univers enchanteur et délicat de Timothée de Fombelle. C’est lui qui a donné vie à Tobie Lolness, ce jeune garçon qui mesure moins de deux millimètres et vit dans un arbre avec tous ses semblables. C’est aussi de la plume de Timothée de Fombelle qu’est né le personnage de Vango et le roman éponyme également classé en littérature jeunesse. Mais il n’y pas d’âge pour entrer dans l’univers de Timothée de Fombelle, il faut juste se laisser faire. Timothée de Fombelle semble toujours à la lisière de l’enfance et du monde des adultes. Et comme pour tenter de concilier les deux, il a écrit son premier roman en « littérature adulte ». Il est paru cet automne aux très belles éditions de L’Iconoclaste. Neverland est son titre, pays imaginaire peut en être la traduction. Timothée de Fombelle y part en chasse de l’enfance, il a décidé de la capturer entière et vivante.
Dans Neverland, les doux souvenirs de l’enfance affleurent et se livrent avec beaucoup de poésie et de délicatesse. Emotions, sourires aussi, souvenirs surtout et par dessus tout l’irrésistible envie de prolonger cet état de l’enfance retrouvée, cette incroyable capacité à imaginer et à rêver parce que vu du coté des adultes, il n’est pas toujours facile d’être grand ou de faire semblant d’être grand. Souvenez-vous de ces moments où sur la banquette arrière de la voiture, vous faisiez semblant de dormir espérant qu’un adulte vous porte et vous dépose dans votre lit. Souvenez-vous de ces escaliers de grenier, de ces boites remplies de mille photos, de ces tiroirs à trésors, de ces cabanes de bric et de broc refuges douillets et prometteurs.
Il y a du Peter Pan dans Timothée de Fombelle qui se plaît à dire qu’il ne renoncera jamais à l’imaginaire et qu’il veut simplement faire grandir en lui l’enfant et le garder vivant. Au delà de ce très beau texte ainsi confié par Timothée de Fombelle à son lecteur, Neverland offre aussi un précieux éclairage sur ses romans classés en littérature jeunesse et l’on mesure dès lors combien cette frontière peut être nuancée.
Une fois Neverland refermé, c’est un immense monde des possibles qui s’ouvre à nous. Peut-être parce que ce sont nos rêves d’enfant qui nous donnent la force de grandir et de voir la vie autrement, par le prisme de l’enfance, encore mieux avec des yeux d’enfant et avec cette capacité d’imaginer sans borne et de ne retenir que l’infime bonheur quand il existe.
Timothée de Fombelle a quelque chose du gardien de nos rêves d’enfants et il nous donne à chaque page l’envie d’y croire un peu plus. Suivons-le. Ne nous privons pas. Et comme pour parfaire ces délicieux moments, accompagnez les d’un magnifique conte musical, Georgia, tous mes rêves chantent, écrit lui aussi par Timothée de Fombelle. Vous l’écoutez, il vous emporte, vous émeut, vous le réécoutez en boucle, vous lisez Neverland et vous vous laissez porter par la douceur de l’enfance, par ses secrets et ses rêves. Essayez, vous verrez…
- Neverland, Timothée de Fombelle, Éditions de L’Iconoclaste, 15.00€