« Ce livre, je l’ai déjà offert à vingt-quatre personnes. Parmi lesquelles un policier, une femme de ménage, une enseignante […] Tous ont été sous le choc. « Oui, c’est le bouquin le plus antidépressif du monde », ont-ils déclaré, confirmant ainsi mon avis… » [Extrait de la préface de Mariusz Szczygiel, traduite par Margot Carlier].
Comment j’ai rencontré les poissons, classique de la littérature tchèque enfin traduit en France et autobiographique, offre une large rétrospective de l’enfance de Léo Popper, grand, sinon, premier admirateur d’un père extravagant mais ô combien pugnace. Par le biais d’histoires aussi rocambolesques que savoureuses, il est question de l’hommage d’un jeune garçon à ce père capable de vendre un aspirateur dans un village dépourvu d’électricité mais qui ne lâchera rien lorsque les SS voudront s’emparer de son étang, à lui le Juif.
Tel un étang, amusons-nous à dire que le roman d’Ota Pavel est poissonneux : vous y rencontrerez des brochets, des carpes, des truites, des anguilles mais aussi des barbeaux, des gardons et des vandoises. Cet amour incommensurable pour la pêche, le père Popper s’est fait un plaisir de le transmettre à ses trois fils (dont notre cher Léo) et aura, à bien des égards, un caractère salutaire, salvateur presque.
Comment j’ai rencontré les poissons ne pourra en aucun cas vous laisser de marbre. S’il a l’audace de vous faire rire avec ses anecdotes croustillantes et ses personnages farfelus, il saura également vous toucher en plein cœur. Au-delà de cette passion pour la pêche quasi contagieuse, on y parle de l’enfance, de la famille, des souvenirs, de la vie, surtout de la vie à une époque où il n’était pas bon d’être juif.
- Comment j’ai rencontré les poissons, Ota Pavel, Éditions Do, 20€