« Contrairement à l’idée répandue, les cons ne sont pas réformables ; les campagnes de prévention ou les actions pédagogiques n’ont pas de prise sur eux. Une seule chose peut les amener non pas à changer, mais du moins à se tenir tranquille : la peur. Je veux qu’ils sachent que je les surveille et que le temps de l’impunité est révolu. »

Livre complètement déjanté, le premier roman de Carl Aderhold, Mort aux cons, a de quoi ravir les amateurs d’humour noir et caustique. On y croise la route d’un personnage principal complètement dérangé qui se lance dans une longue croisade impossible : éliminer les cons.

Tout part d’un simple constat à la mort du chaton de la voisine : le « héros » se rend compte que cet événement unit comme jamais les habitants de sa résidence. Bien décidé à maintenir cette solidarité naissante, il décide alors de s’attaquer aux animaux du quartier. Cependant, son action se trouve très vite limitée et un autre constat se fait sentir : le problème, ce n’est pas l’animal mais son maître…

On suit avec un inquiétant plaisir ce « justicier » décidé à créer un monde meilleur libéré des cons. Celui-ci parsème son récit de son « manifeste philosophique » qu’il développe au fur et à mesure qu’il croise de nouvelles sortes de cons. Aucune classe sociale n’est oubliée, la connerie sévit du concierge à l’homme politique. Avec un comique de répétition jubilatoire, Carl Aderlhold nous fait apprécier ce personnage complètement cintré. Il révèle implicitement cette part d’agressivité qui sommeille en chacun de nous dès lors qu’une injustice pointe le bout de son nez ; celle qui nous donne des envies de meurtres… Légitimes ? Mais n’est-on pas toujours le con de quelqu’un autre ?

• MORT AUX CONS, Carl Aderlhold, éditions Le Livre de Poche, Parution : février 2009, 7.90€