La grâce et l’intensité semblent nourrir l’écriture d’Angélique Villeneuve. Les fleurs d’hiver, Nuit de septembre, Maria, La belle lumière, tous bouleversent avec tenue et élégance, tous sont d’une puissance rare.
Les ciels furieux, dernier roman tout juste paru aux éditions Le Passage, vient confirmer la maîtrise et la profondeur de l’œuvre Angélique Villeneuve.
C’est au début du XXème siècle que se situe l’histoire, quelque part à l’Est de l’Europe dans la zone de résidence réservée aux juifs.
Henni a 8 ans quand, au milieu de l’hiver, des hommes entrent dans la maison pour détruire, punir, piller, tuer. Henni réussit à s’enfuir.
Pendant les 24h que dure le roman, nous sommes aux côtés d’Henni, dans le froid glacial, dans la solitude, au milieu de la violence et de la haine. Et Henni nous bouleverse par sa force et son abnégation au milieu du chaos, par ce courage qu’elle puise dans ses doux souvenirs, dans la voix de son père, dans les gestes de sa sœur, dans les visages des bébés. Ceux qu’elle aime tiennent dans sa main, à chaque doigt, un prénom et ainsi elle résiste, elle marche, elle reste debout.
Il faut saisir la main de cette petite fille. Elle est l’innocence et la force de l’enfance, elle est lumineuse, éblouissante, inoubliable face à l’indicible.
Angélique Villeneuve est passée maître dans l’art de poser de la lumière dans le creux des pages les plus sombres. Sa sensibilité et sa bienveillance sont son empreinte. L’enfant a une place particulière dans chacun de ses romans et c’est peut-être la raison pour laquelle elle est également la discrète et talentueuse autrice de magnifiques albums pour la jeunesse.
- Les ciels furieux, Angélique Villeneuve, éditions Le Passage, Parution : 24/08/2023, 19€