LE MOT POUR DIRE ROUGE, Jon McGregor, éditions Christian Bourgois

Robert Wright est un guide chevronné. Au cours d’une expédition en Antarctique, il se retrouve toutefois à lutter à travers une tempête sans merci qui le sépare de ses deux compagnons de route. Au fur et à mesure, le récit de l’aventurier se fait incohérent, difficile à comprendre, presque inintelligible. Et pour cause, Robert est en train de faire une attaque. Rapatrié en Angleterre, il entame alors une rééducation entouré de sa femme, sa fille, de médecins et de nombreux autres personnages qui vont l’aider à sortie de son aphasie, de sa difficulté à trouver ses mots et à retrouver une pratique normale du langage.

Construit en trois parties (Penché, Tombé et Debout), ce roman surprend de par ces changements de décors et d’ambiances mais aussi pour les sujets abordés. On ressort de ce livre avec une énorme tendresse pour les personnages, notamment pour ceux de la dernière partie du livre rencontrés par Robert dans un groupe d’entraide pour gens souffrant d’aphasie. Le personnage d’Amira, la thérapeute qui fait appel à des danseurs pour rétablir la motricité de ses patients, ne laissera pas le lecteur indifférent. Si la forme de l’écriture déroute parfois, elle participe parfaitement à décrire le trouble qui est celui de Robert. Enfin, certains passages en deviennent drôles ou touchants : on rit, on pleure mais on n’oublie pas Robert, Anna, Luke, Liz, Amira, Pauline, Sara, Thomas et tous les autres. Grand coup de cœur !

Et chapeau bas à la traductrice, Christine Lafferière, dont le travail n’a pas dû être simple.