Ce premier roman de Justine Niogret, sorti en 2009, a gagné le Grand Prix de l’Imaginaire et le prix Imaginales en 2010. Il est publié aux éditions Mnémos et a fait l’objet d’une suite, « Mordre le bouclier », sorti en 2011. Le personnage principal, « Chien », n’est ni une héroïne ni anti-héroïne, simplement une mercenaire essayant de survivre et de mener à bien sa quête désespérée à la recherche de son nom. Parfois cruelle, parfois capable d’empathie, elle n’est que le reflet de son époque impitoyable. Avec à peine un soupçon de fantasy, l’autrice sort des codes du genre et nous présente un Moyen-âge sans repères historiques précis. On n’y retrouve ni dates, ni rois, ni guerres, et presque aucune créature fantastique. On sent pourtant que Justine Niogret s’est beaucoup documentée sur cette période moyenâgeuse pour nous en faire ressentir cette atmosphère si particulière. Le résultat en est d’un réalisme criant.

Ce que l’on retient surtout à la fin de la lecture, c’est un écriture intense, brute mais poétique, créant une ambiance crépusculaire et envoûtante. Très impressionnant pour un premier roman !

« Je n’ai plus de famille, je l’ai perdu avec mon nom ; qui me pleurera lorsque je serais passée ? Je ne survivrai ni dans le regard ni dans les rêves de ceux que je laisse derrière moi ; je vis seule. Alors ne me reste que la chanson des armes et du fer pour me faire entendre. »

Après la sortie de « Mordre le bouclier », la suite de ce roman, l’autrice a publié en 2013 « Mordred », l’histoire revisitée d’un personnage issu des légendes arthuriennes. Mais les amateurs de médiéval fantastique vont être déçus car Justine Niogret a depuis annoncé vouloir changer de genre pour ne pas être « catégorisée ». Cela ne rendrait-t-elle pas la lecture de ce roman encore plus savoureuse ?

• Chien du heaume, suivi de Mordre le bouclier, Justine Niogret, Éditions Mnémos, Parution : 06 Janvier 2014, 18.00€
• Chien du heaume, Justine Niogret, Éditions J’ai lu, Parution : 08 Octobre 2011, 5.90€