Le billet de Virginie :
C’est arrivé un matin, comme ça. Cette goute d’eau, cette exigence, ce mot de trop. Ce « trop », longtemps accepté, longtemps caché. Ce « trop » qui fait tout basculer, fait chuter, plaque à terre. C’est arrivé à Clara, la vaillante, vacillante. Une lettre en plus qui dit l’effondrement.
Ce matin-là, Clara ne réussit plus à se lever, à aller travailler. Elle est à bout, elle est au bout. Elle est épuisée, apeurée, perdue. Après l’incompréhension, il faudra le temps de l’acceptation mais aussi celui du repos réparateur et de la distance nécessaire. Il faudra aussi la patience, l’écoute, la bienveillance, celle des autres, celle de Clara elle-même, pour remonter doucement, pour retrouver une place différente peut-être, salvatrice certainement.
Gaëlle Josse voulait écrire un livre qui soit comme une main posée sur l’épaule. Elle réussit délicatement, subtilement et justement à porter le désarroi de Clara à ce moment si fragile et si déstabilisant de sa vie.
A travers Clara, ce sont les questionnements, les égarements, les épuisements de chacun que Gaëlle Josse accueille jusqu’à redonner du sens à nos existences.
Ce matin-là, alors que tout semblait impossible, il restait les possibles d’une reconstruction, et la vie, autrement.
Le billet de Nivès :
Lorsque ce matin là, la voiture de Clara ne démarre pas, son monde bascule et Gaëlle Josse nous ouvre doucement les portes de la vie en désordre d’une femme qui ne sait plus. Alors, sous nos yeux se déroulent les maux, comme une tempête qui secoue un vaisselier rempli de porcelaine.
Pour faire bref, on pourrait dire de « Ce matin-là » qu’il s’agit d’une histoire de « burn-out ». Pour faire juste, on pourrait dire qu’il s’agit de l’histoire d’une reverdie, d’un sauvetage en eaux troubles, d’un printemps en hiver, de retrouvailles avec soi même, coûte que coûte, malgré les peurs, malgré les doutes, malgré les souvenirs.
Dans « Ce matin-là » se dessinent des chapitres courts, incisifs et une écriture juste et rythmée, humble et fragile, à l’image des pensées qui nous traversent, multiples et fugaces, faite de pleins et de vides, de bruits et de silences intérieurs.
Alors, quand la vie se dérobe et nous laisse sur le fil, Gaëlle Josse nous emmène dans sa danse, au milieu d’un monde qui ne cesse de tourner.
- Ce matin-là, Gaëlle Josse, Éditions Notabilia, Parution : 7 Janvier 2021, 17.00€