Betty, c’est le magistral roman éponyme né de la plume de la jeune américaine Tiffany McDaniel, traduit en français par François Happe. Une fois encore, les éditions Gallmeister publient et portent un texte et des personnages qui laissent une trace profonde et un souvenir bouleversant.
Betty ne se résume pas, ne tient pas en quelques mots, dépasse les limites d’un billet littéraire. Betty c’est une histoire, ce sont des histoires. Il faut lire Betty, il faut l’écouter raconter sa vie, leur vie.
Betty est la sixième de huit enfants. Sa mère est une femme blanche, forte et fragile. Son père est un indien cherokee passeur d’ancestrales légendes. Ils sont revenus vivre ensemble dans les contreforts des Appalaches au sud de l’Ohio. C’est là que Betty grandit, baignée de leur amour, de leurs drames, de leurs espoirs.
Lire Betty, c’est entendre des cris de joie et de douleur, c’est subir le racisme et rester fière de ses racines, c’est perdre brutalement l’innocence de l’enfance, c’est devenir femme et porter leur histoire. C’est aussi écrire les terribles secrets, les failles et les blessures pour les confier à la terre qui la voit grandir et qui seule saura l’apaiser.
Lire Betty, c’est tenir debout et continuer à danser, c’est chercher la force et la lumière. C’est trouver refuge dans l’humble et fervent respect d’une nature dangereuse et salvatrice. C’est se laisser porter par les légendes indiennes qui hantent et qui rassurent. C’est faire confiance à l’incommensurable amour bienveillant d’un père qui a gravé le visage de ses enfants dans le bois de sa canne et dont les paroles empreintes de croyances résonnent toute une vie.
Betty, c’est la petite indienne, celle qui fera de cette histoire, un puissant, envoûtant et bouleversant roman.
- Betty, Tiffany McDaniel, Éditions Gallmeister, Parution : Août 2020, 26.40€