Après la puissance de Taqawan, si justement récompensé, Eric Plamendon nous confie Oyana, son nouveau roman (mars 2019). Comme dans Taqawan parallèlement disponible en format poche, il sait écrire l’histoire intime de ses personnages sur un fond historique et sociétal implacable.
Oyana, c’est le roman éponyme de cette femme qui, alors qu’elle vit à Montréal depuis plus de vingt ans auprès de l’homme qu’elle aime, est soudainement rattrapée par son passé et n’aura d’autre choix que de s’y confronter. C’est la lecture d’un article de presse annonçant la dissolution de l’ETA qui aura un impact violent et immédiat sur la vie d’Oyona. L’incontournable question du retour sur ses terres natales du Pays Basque s’impose à elle sans concession. Comment alors comprendre et faire comprendre cette nécessité de lever des secrets si longtemps enfouis? Comment fuir pour ne plus fuir la vérité ? Comment partir sans abandonner ni détruire l’autre mais pour tenter de faire face ?
Entre la peur de faire mal et la résilience salvatrice, c’est l’écriture que choisira Oyana pour parler à Xavier et pour tenter de lui expliquer ce qu’elle est partie chercher. Pendant dix jours, elle couchera dans ses lettres cette urgence du retour comme un impérieux besoin d’oxygène pour continuer à vivre.
En moins de 150 pages, Eric Plamandon nous emmène dans le voyage intense et intime d’une femme qui trouve le courage d’affronter les silences et les mensonges sans savoir ce qu’elle va retrouver de ses jeunes années terriblement marquées par l’ETA et en prenant le risque de perdre celui qu’elle aime.
Oyana, c’est le roman brillant d’un écrivain qui, s’il était encore nécessaire, confirme son immense talent. Merci à Quidam Editeur qui, de Taqawan à Oyana, nous offre de puissantes pages de lecture sublimées par de belles et profondes couvertures.
- Oyana, Eric Plamendon, Éditions Quidam, 16.00€