Encore un coup de maître pour les éditions Sarbacane qui ouvrent le bal du printemps avec un album touchant et éclatant. C’est avec prudence que nous pénétrons dans l’immense roseraie de l’impeccable et très sérieux Horace Pink. Rien n’y est laissé au hasard, chaque rose est choyée et admirée. Le méticuleux jardinier veille à arracher impitoyablement chaque mauvaise herbe suscitant la peine et la tristesse de sa fille, Rosie Pink. C’est ainsi qu’en secret, Rosie décide de sauver celles que son père n’a de cesse d’arracher. Elle les plante, les arrose, les replante, les soigne, les regarde pousser et finit par créer dans un coin de l’immense jardin, un véritable paradis des mauvaises herbes. De jour en jour ce petit paradis s’épanouit et grandit, et le sourire de Rosie aussi. Mais un matin, c’est une de ces roses prétentieuses que l’intrépide fillette découvre au milieu des herbes folles. Quand Horace Pink comprend que ces roses sont encore plus belles que celles de sa roseraie si minutieusement organisée, c’est comme s’il ouvrait les yeux sur un monde plus libre et plus fou. C’est surtout comme s’il ouvrait les yeux sur Rosie avec la tendresse infinie d’un père pour sa fille.
Vous entrez dans cette album sur la pointe des pieds avec la crainte d’abîmer le moindre centimètre carré de jardin et vous le refermez avec l’envie et l’énergie de changer le monde ou au moins de changer le regard que vous posez sur le monde qui vous entoure.
Merci à Didier Lévy pour cette très belle histoire, merci à Lisa Zordan pour la richesse de ses illustrations. Merci aux éditions Sarbacane pour ce très bel album à s’offrir et à offrir comme un bouquet qui ne fanerait jamais.
- Rosie Pink, Didier Levy et Lisa Zordan, Éditions Sarbacane, 15.50€