LES AIGUILLES D'OR, Michael McDowell, éditions Monsieur Toussaint Louverture

Jour de l’An 1882. Pendant que, des beaux quartiers aux bas-fonds, New-York s’enivre, les Stallworth échafaudent un plan pour asseoir leur pouvoir sur la ville. Cette famille riche et respectée est dirigée par le sévère James Stallworth, un juge intransigeant dont la carrière a été ralentie par son obédience politique républicaine. Ce qui explique les projets d’ascension sociale qu’il nourrit, comme une revanche, pour son beau-fils avocat, qu’il rêve en futur maire de New-York. Depuis le salon richement décoré de leur résidence cossue, les Stallworth décident de s’attaquer à la criminalité dans les zones pauvres de la ville, et de nettoyer l’un de ses quartiers les plus mal famés : le Triangle Noir. Un dédale de venelles sordides, où les taudis côtoient bordels, salles de jeu clandestines et fumeries d’opium. Pour mettre un terme à la turpitude de ce lieu de perdition, la tactique qu’ils envisagent est simple : abattre la famille la plus puissante du Triangle Noir. De sinistre réputation, Lena Shanks est la matriarche d’un redoutable gang de femmes. Voleuses, avorteuses, faussaires, prostituées, son ombre s’étend sur toutes les activités criminelles du quartier, qu’elle régente depuis sa boutique de prêt sur gage. Les Stallworth, secondés par un journaliste qui relaye leurs opérations dans la presse, commencent à menacer ses intérêts. Face au harcèlement des puissants qui ont juré sa perte, le clan de Lena Shanks prépare sa vengeance…

Après le phénomène Blackwater, les éditions Monsieur Toussaint Louverture poursuivent la publication de l’œuvre de Michael McDowell avec Les Aiguilles d’or, un roman noir aussi lugubre qu’addictif qui nous emmène dans le New York de la fin du XIXème siècle, une métropole écartelée par des inégalités sociales criantes. La ville glauque et dickensienne recréée par l’auteur sert de théâtre à l’affrontement entre deux familles ennemies, sur fond d’évocation des réalités sociales de l’époque. Des tréfonds sordides de la misère aux vaines intrigues des hautes sphères, difficile de déterminer qui est le moins immoral dans ce page-turner vénéneux…