Si vous ne connaissez pas Elena Piacentini, plongez dans ce polar. Son écriture particulièrement soignée sert une excellente intrigue et les personnages qu’elle met en scène sont attachants et humains. Le commandant Pierre-Arsène Léoni est de ceux-là. Quand le cadavre d’une jeune femme est retrouvé dans la cave d’un immeuble de Roubaix et que l’affaire est simplement enregistrée, l’idée que l’on ne cherche pas à comprendre pourquoi et comment ce crime a été commis, lui est insupportable et il ne lâchera rien. Au delà d’une enquête qui tient le lecteur en haleine de bout en bout, le roman revêt aussi un caractère humaniste et sociétal particulièrement intéressant. Il est ainsi clairement question de racisme, d’extrémisme et de haine que Léoni n’aura de cesse de démontrer et de dénoncer tout au long du roman. Sous un autre angle l’auteur rappellera de façon très factuelle l’affaire dite des « Réunionnais de la Creuse » et interpelle le lecteur au delà de l’enquête avec une efficacité et une élégance incontestable. Certains diront qu’il y a du Fred Vargas dans les polars d’Elena Piacentini, il y a surtout du Piacentini et c’est à découvrir !
- Aux vents mauvais, Elena Piacentini, Éditions Au delà du raisonnable, 18.00€